Quartet Crescent / A propos d'un orchestre et d'un lieu2019-04-01
Ecouter une production du Crescent, c’est d’abord se laisser porter par une façon de faire qui force l’admiration : une équipe soudée par une culture artistique d’une rare profondeur, l’engagement autour d’elle de tout un ensemble d’acteurs fédérés au fil d’un travail acharné, et un lieu dont les qualités exceptionnelles rayonnent désormais aux quatre coins de notre si fragile planète artistique.
Mais pour extraordinaire que soit tout cela, l’essentiel est encore ailleurs. Car non contents de faire déplacer de telles montagnes, Eric Prost, Romain Nassini, Greg Théveniau et Stéphane Foucher persistent à rappeler au monde que ce qui les meut, c’est en premier lieu la musique.
L’on trouvera ici tous les ingrédients qui font les plus passionnants terrains de recherche d’aujourd’hui : un certain rapport au son, au swing, aux subtilités rythmiques et formelles, à l’expression soliste... et le feu, toujours le feu. Celui qui m’avait bouleversé à l’écoute d’un certain collectif mâconnais un soir de 1998 à Paris, que je retrouve avec toujours autant d’intensité à chaque fois que mes pas me mènent dans cette partie du monde, ou au contact de n’importe quel membre de cette exceptionnelle communauté artistique d’alors.
Pour le reste, si vous avez envie de vous remémorer le sens profond des mots qualité, audace, métissage, publics, partenaires, convivialité... allez éventuellement d’abord sur le site du Crescent, mais surtout allez sur place. Ca vaut simplement le voyage. Vous y verrez forcément quelque chose de beau, à commencer par le lieu lui-même, dans lequel fut enregistré cet album – tous dans la même pièce bien sûr, sans fard, pour le grand art.
/ Mars 2019